AJIR a soutenu la proposition de loi, initiée par Olivier Faure, portant reconnaissance de la nation envers les rapatriés d’Indochine et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français. Celle-ci a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en première lecture le 3 juin 2025 et transmise au Sénat dès le lendemain.

AJIR en approuve globalement les termes et constate avec satisfaction que certains parallèles et comparaisons entre le présent texte et la loi du 23 février 2022, opposant leurs principaux bénéficiaires, n’ont pas abouti. Les discussions relatives notamment au bornage et à la durée de séjour dans certaines structures traduisent ces tentatives.

Ainsi pour faire obstacle à un amendement déterminant une butée d’indemnisation pour les rapatriés d’Indochine jusqu’à 1975 la Ministre déléguée aux Anciens combattants a affirmé, en dépit des demandes répétées des intéressés et des associations de lever cette butée, que les harkis ayant vécu dans les camps au-delà de 1990 ont accepté la date de 1975 !

Et d’ajouter : « L’année 1975, je le répète, c’est vingt ans d’indemnisation qui seront distribués aux rapatriés d’Indochine. Eh bien, je vais vous dire : ce soir, les harkis nous regardent. »

N’essayez pas Madame la Ministre déléguée aux anciens combattants d’opposer familles d’anciens combattants indochinois et familles d’anciens combattants harkis. C’est indigne de votre fonction.

Dans le rapport qu’AJIR vous a remis en 2023, il est clairement écrit qu’il fallait ; « Reculer la date limite du 31 décembre 1975 pour tenir compte de la réalité »

Pour AJIR, tous les lieux d’exclusion n’ont pas disparu, comme par magie, en 1975 pour les harkis ou en 1966 pour les Indochinois! Ces dates sont des décisions politiques arbitraires. Des centaines voire des milliers de familles ont continué à vivre dans des structures précaires et isolées au-delà de ces dates qui ne correspondent donc pas à la réalité et n’appellent aucun sentiment concurrentiel.

Leurs ajustements procèdent simplement du bon sens et de la justice. Les sénateurs n’en manquent pas et ils seraient à cette occasion bien inspirés de rappeler à la Ministre déléguée le caractère « imparfait » de la loi du 23 février 2022 et lui demander à titre subsidiaire, quelles mesures elle entend prendre pour y remédier.

La proposition de loi institue une journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine, aux combattants, militaires et membres des formations supplétives, ainsi qu’aux rapatriés, en reconnaissance des sacrifices consentis au service de la France lors de la guerre d’Indochine et rend également hommage aux personnes qui leur ont porté secours et assistance à l’occasion de leur rapatriement et de leur accueil sur le territoire français.

Cette journée est fixée au 8 juin de chaque année. AJIR salut et adhère totalement à cet élargissement proposé après consultation des associations représentatives.

De nombreuses délégations régionales et départementales AJIR participent régulièrement aux cérémonies nationales d’hommage aux « morts pour la France » en Indochine qui ont lieu le 8 juin. C’était le cas, par exemple, d’AJIR 13 à Aix en Provence (photo).

La mémoire des anciens combattants supplétifs Indochinois doit être entretenue et honorée comme celles des Harkis. Leurs histoires ont beaucoup de points communs. Y compris hélas leur abandon. Et l’indigne « accueil » de la minorité « rapatriée ».

Soit dit en passant, AJIR avait même suggéré il y a bien longtemps que l’hommage national aux Harkis et autres formations supplétives ait lieu le 8 juin au lieu du 25 septembre. Parce que le 25 septembre ne correspond à rien historiquement ni symboliquement alors que c’est un 8 juin, en 1994, qu’à l’unanimité l’assemblée nationale a reconnu qu’en Algérie, entre 1954 et 1962 a eu lieu une guerre et non pas une « opération de maintien de l’ordre ».