Le 4 mars 2025, madame Patricia MIRALLES, ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants a invité une quinzaine de personnes à son ministère pour écouter monsieur Franck Le Guen, contrôleur général des Armées, présenter son rapport «  Réflexion prospective sur l’organisation consacrée à la mémoire des Harkis » (commandé en décembre 2023).

A l’issue de la présentation, madame la ministre a demandé aux membres de ce « groupe de liaison sur les enjeux mémoriels  » de lui faire un retour sur le rapport et leurs souhaits.

Sur les 14 membres présents, 10 ont produit un document commun, issu d’échanges entre eux ainsi que de la contribution de Mohamed Haddouche, Président du Fonds de dotation pour la Mémoire des Harkis et Mohamed Laazaoui, secrétaire d’AJIR.

Leurs réflexions ont fait l’objet de la note jointe, transmise le 9 avril par les personnes signataires à madame la ministre Patricia Mirallès afin de lui soumettre des propositions permettant d’aboutir à la création d’une fondation autonome pour la mémoire des Harkis qui corresponde à leurs attentes et celles de leurs adhérents.


Amrane Ali, président du Collectif des associations de Harkis des Alpes maritimes
Bouarès Hocine, président de l’AFRONAAA
Bourabaa Brahim, président de l’association Trait d’union
Carel Serge, vice-président de la FNRH
Chabi Hafida, membre de l’AFRONAAA
Chalabi Yamina, co-présidente nationale d’ARACAN
Goudjil Ahmed, président de l’AFPA et vice-Président de l’UNH
Hamoumou Mohand, président d’AJIR pour les Harkis
Kenane Abdelkader, président de l’Association des Harkis et Supplétifs de la Meuse
Vitu Bertrand, président de la FNRH

Les signataires se prononcent clairement pour une fondation autonome tout en mutualisant avec la fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie un centre de ressources.

Ils proposent de revoir la composition de ce « groupe de liaison » pour créer deux groupes: d’une part une commission de concertation sur tous les sujets concernant les familles de Harkis, avec des représentants d’associations actives et d’autre part un groupe de travail technique sur la préfiguration d’une fondation avec des personnes apportant une expertise.

Les signataires souhaitent que le périmètre de la future fondation ne se limite pas aux Harkis stricto sensu ni au seul domaine historique.

Ils proposent de démarrer rapidement une opération de financement participatif et d’étudier des projets de coopération universitaire pouvant être lancés en parallèle de la préfiguration d’une fondation autonome.

Tous ces points, parmi les principaux, sont développés et argumentés dans la note envoyée à Madame la Ministre.

Prochaine étape: une nouvelle réunion pour connaître la réponse de Madame la Ministre aux retours reçus et ses décisions pour la suite.


Rappel : Extrait de la note d’octobre 2024 rédigée par AJIR et le FMH (à lire ici)
A- Objectifs et actions
Comme pour toute fondation, ses principaux champs d’intervention seront de :
✓ Rechercher, rassembler, conserver, mettre à disposition l’ensemble des archives concernant ces citoyens français à l’histoire singulière. Aujourd’hui les archives sont dispersées dans plusieurs ministères : Armées, Anciens Combattants, Intérieur, affaires sociales, Justice, agriculture, (l’ONF gérant les hameaux de forestage). Et la conservation de toutes ces archives n’est pas toujours garantie.
✓ Recueillir, enregistrer et conserver les témoignages de harkis et autres membres de forces supplétives et de leurs familles,
✓ Approfondir et diffuser des éléments de connaissance dûment documentés notamment sur les harkis, sur les supplétifs indochinois, les tirailleurs sénégalais ou l’armée d’Afrique. Cela se fera par l’accompagnement des travaux en faveur d’étudiants, de chercheurs, d’historiens en collaboration avec différents partenaires comme la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, le Mémorial du camp de Rivesaltes, le CDHA, l’ONAC, etc.
✓ Encourager la réalisation de mémoires et thèses universitaires par des bourses et des prix, soutenir la publication de livres, co-produire des documentaires, soutenir des projets de films ou de séries, concevoir et réaliser des expositions, organiser des colloques et cycles de conférences.
✓ Intervenir en formation continue des enseignants, en accord avec l’éducation nationale, participer à la formation d’intervenants bénévoles dans les collèges et lycées et produire des supports pédagogiques
✓ Soutenir financièrement des projets culturels et artistiques en lien avec le but de la fondation
✓ Soutenir les projets mémoriels locaux (préservation de sites emblématiques, stèles, parcours de mémoire, …)

La fondation recherchera des partenariats avec la fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie et le mémorial du camp de Rivesaltes car ces institutions seront complémentaires ainsi qu’avec des universités.
La Fondation poursuivra des actions engagées par la CNIH (prix Général Meyer, étude de lieux et structures où ont vécu des familles de Harkis ou supplétifs indochinois) et complétera le travail de recueil de témoignages amorcé par l’ONACVG, le Mémorial de Rivesaltes ou des associations.