Point sur le projet de fondation pour la mémoire des Harkis

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Dès 2003 AJIR pour les harkis et d’autres associations nationales dont l’Unacfm avaient demandé la création d’une fondation pour la mémoire des Harkis.


La loi de février 2005 portée par Hamlaoui Mékachéra, Ministre délégué aux anciens combattants prévoyait (article 3) la création d’une fondation mais avec un périmètre plus large que les Harkis, visant tous les acteurs et toutes les victimes de la guerre d’Algérie. Elle suscita une levée de boucliers de la part d’historiens de gauche qui, après la polémique sur un article évoquant « des aspects positifs de la colonisation », craignaient une réécriture étatique de l’histoire de la guerre d’Algérie.


Néanmoins, une mission de préfiguration fut confiée par le Premier Ministre Jean Pierre Raffarin à l’ancien préfet de région Roger Benmébarek en juillet 2005. Le rapport sera remis en janvier 2006.


La Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie (FMGACMT) sera inaugurée le 19 octobre 2010. Le premier président du conseil d’administration en sera Claude Bébéar, (ancien pdg d’AXA et fondateur de l’Institut Montaigne) à qui succédera Frédéric Grasset, ancien Ambassadeur de France au Maroc.


La FMGACMT a organisé aux Invalides à Paris, deux colloques consacrés aux Harkis, l’un en novembre 2013 et l’autre en septembre 2023. Les deux de haute tenue ont donné lieu à la publication des interventions aux éditions Riveneuve.


En 2021, durant sa campagne de mobilisation des parlementaires en vue d’une loi de reconnaissance, réparation et réconciliation (projet 3R), AJIR a rappelé l’importance d’une fondation mémorielle. Hélas cela n’a pas été repris dans la loi de février 2022.


En mars 2023, au Sénat, lors du colloque organisé par AJIR, nous avons à nouveau insisté sur l’intérêt d’une fondation pour la mémoire des Harkis. Cela fait partie des propositions contenues dans le rapport de 70 pages remis à la Secrétaire d’Etat aux anciens combattants et à la mémoire. Il fut aussi transmis à l’Elysée, l’Onac et la CNIH en mai 2023.


Le 25 septembre 2023, lors de l’hommage national aux Harkis, la Secrétaire d’Etat aux anciens combatttants et à la mémoire annoncait la volonté du gouvernement de lancer une étude sur un projet de fondation pour les Harkis.


Deux jours après, le 27 septembre 2023, Mohand Hamoumou publiait dans La Croix un long article intitulé : « Une fondation pour les Harkis permettra de connaître une histoire occultée en France, refoulée en Algérie ».


Une lettre de mission sera envoyée le 22 décembre 2023 au contrôle général des armées.


Le contrôleur Franck Le Guen sera chargé de remettre en juillet 2024 un rapport sur l’opportunité d’une telle fondation avec des recommandations.


Il s’est déplacé en Auvergne le 4 avril 2024 pour échanger longuement avec le Président d’AJIR puis a rencontré d’autres personnalités ou présidents d’associations, seuls ou en petits groupes.


Début juin, le Président d’AJIR et la vice Présidente d’AJIR ont rencontré le Général Lucas, patron du Contrôle Général des Armées qui connaît bien le dossier Harkis (il a été Dircab de Madame Darrieussecq.)


Monsieur Le Guen nous a fait l’honneur d’intervenir en visio lors du séminaire d’AJIR le 15 juin devant les délégués régionaux ou départementaux d’AJIR…


Compte tenu de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin puis de la démission du gouvernement le 16 juillet, le rapport n’a pas été encore remis au nouveau ministre nommé le 27 septembre. Cela se fera probablement en ce mois de novembre avant la cérémonie du 5 décembre.


Le 8 octobre, le Président d’AJIR et Marie Gougache, déléguée vice-présidente, ont rencontré à l’Elysée le conseiller mémoire du Président et le chef d’Etat major particulier du Président pour évoquer les suites souhaitées à la loi de 2023 et notamment la création d’une fondation pour la mémoire des Harkis et plus largement pour la mémoire des combattants de l’ancienne Union française. (Supplétifs Indochinois et tirailleurs Sénégalais par exemple)


Le 13 octobre, à Aix en Provence, à la suite de l’AG nationale d’AJIR, le FMH (Fonds de dotation pour la Mémoire des Harkis), présidé par Mohamed Haddouche, et le collectif des associations de Harkis des Alpes Marîtimes, présidé par Ali Amrane, ont organisé une réunion d’échange sur le projet d’une fondation. Toutes les personnes et associations intéressées étaient invitées. (envoi mails et publication sur le site Harkis Dordogne). Une cinquantaine d’associations étaient représentées. Participaient également, Tramor Quéméneur, historien, Jean Michel Géa, universitaire, membre du conseil scientifique de ma MHeMO (Ongles) et le Controleur général Franck Le Guen (en visio).


Le 20 octobre, AJIR et le FMH ont transmis à l’Elysée (Conseiller Mémoire du Président) ainsi qu’au nouveau Ministre délégué aux AC et à Monsieur Le Guen) une note (12 page) sur le projet de fondation (à lire ci-dessous).


Le 26 novembre le Président d’AJIR et le Président du FMH accompagné d’un membre du Bureau national seront reçus par le Directeur de cabinet du nouveau ministre pour échanger sur la note transmise

Maire de Volvic (Puy-de-Dôme) de mars 2008 à juillet 2020, Président de communauté de communes et Vice-Président de communauté d'agglomération; professeur de GRH et de droit du travail en écoles de gestion (Grenoble Ecole de Management, MIP/EDHEC, EM Lyon). Diplômé de l’ESSEC Paris (Promo 88), docteur en sociologie (EHESS, auteur d’une thèse sur les harkis); Responsable de formation des cadres puis DRH dans le secteur privé industriel (Michelin, Lafarge). Officier de la Légion d’Honneur et a été membre de plusieurs conseils scientifiques (Haut Conseil à l'Intégration, Institut d'Audit Social, Musée de l'Histoire de l'Immigration, Mémorial de Rivesaltes,...).