Déclaration  d’AJIR France relative aux propos tenus par le Député Abdelkader LAHMAR

Les mots blessent la mémoire. Le silence l’enterre.

Les propos tenus par le député Abdelkader Lahmar (LFI), affirmant que le mot harki signifierait traître, résonnent comme une gifle portée à la mémoire de milliers de familles françaises issues de cette histoire tragique.

Ces mots ne sont pas une simple erreur de langage. Ils traduisent une manipulation historique et un discours de haine qui opposent les mémoires au lieu de les rassembler.

Le terme harki vient du mot arabe haraka, signifiant mouvement. Il désignait les supplétifs engagés aux côtés de la France durant la guerre d’Algérie.

Jamais il n’a voulu dire traître. Ce sens dévoyé fut imposé par la propagande du FLN pour justifier la vengeance et l’exclusion.

Qu’un député de la République française, détenteur de la double nationalité, reprenne aujourd’hui ce vocabulaire de haine au sein même de l’Assemblée nationale est d’une gravité extrême : il ravive des blessures que la France tente encore de cicatriser, et il affaiblit les fondements moraux de la République.

Ces paroles ne visent pas seulement les harkis.

Elles atteignent la société tout entière, déjà fragilisée par les fractures sociales, identitaires et politiques.

Alors que la France a plus que jamais besoin de cohésion, de vérité et de fraternité, entendre un élu de la Nation attiser la haine revient à jeter du sel sur les plaies de l’Histoire.

Dans un pays où les tensions s’exacerbent, où la parole publique devrait apaiser et rassembler, ce type de déclaration fracture davantage la communauté nationale et trahit le devoir d’exemplarité des représentants du peuple.

La mémoire des harkis appartient à la France.

Elle incarne le courage dans la tourmente, la loyauté dans l’abandon, et la dignité dans la douleur.

Elle ne saurait être niée, déformée ou utilisée comme arme politique.

AJIR France rappelle que la République française a reconnu sa responsabilité dans l’abandon et les conditions indignes d’accueil des harkis.

Face à ces propos indignes, l’État ne peut se taire.

Laisser passer un tel message de haine, c’est l’entériner.

Nous appelons solennellement :

  • la Présidente de l’Assemblée nationale à rappeler à l’ordre ce député et à défendre la dignité du débat républicain ;
  • la Ministre déléguée auprès de la Ministre des Armées et des Anciens combattants à condamner fermement ces propos ;
  • la DILCRAH à se saisir de cette affaire au titre de la lutte contre les discriminations et la haine anti-harkis.

L’histoire des harkis est celle d’une blessure française, mais aussi d’un héritage de fidélité et de courage.

Elle appartient à notre conscience commune, à notre exigence de vérité, à notre idéal de fraternité.

Les harkis ont été trahis une fois en 1962 par l’abandon.

Ils ne le seront pas une seconde fois par le mensonge, ni par la haine.

AJIR France

Pour la dignité, la vérité et la cohésion de la Nation