Les propos tenus par Philippe DE VILLIERS lors de l’émission « Face à Philippe DEVILLIERS » diffusée sur CNEWS le 12 septembre 2025 ont suscité auprès de nos adhérents une vive émotion où se mêlent incompréhension et indignation. Ils estiment ces propos répréhensibles par la loi car injurieux. Ils ont donc fait l’objet d’un signalement auprès de la CNIH et de l’ARCOM. Un courrier a été également envoyé à Philippe De Villiers par la déléguée AJIR PACA

L’emploi du mot Harki par De Villiers sur Cnews dans un sens qui peut être perçu comme péjoratif est un choix rhétorique qui est « stupide » et contre-productif car il offense une « communauté de destin » sensible et par delà, tous ceux qui connaissent l’histoire et l’engagement de ces citoyens français. Ce n’est pas une référence directe à la communauté Harki elle-même, mais plutôt une métaphore politique qui vise à dénoncer ce qu’il perçoit comme un ralliement opportuniste de certains élus, tout en ignorant le poids historique et la douleur que porte ce terme.

Le terme Harki désigne à l’origine les « Musulmans » dans son acception coloniale, qui ont servi en tant qu’ auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’Algérie (1954-1962). Après l’indépendance de l’Algérie, ils ont été considérés comme des traîtres par le Front de libération nationale (FLN), et des dizaines de milliers d’entre eux ont été massacrés. Ceux qui ont pu se réfugier en France ont souvent été placés dans des camps de fortune et ont subi l’abandon et la discrimination.

Pour cette communauté, et leurs descendants, le mot de harki ou de de supplétif n’est pas qu’un terme historique ; il est synonyme d’abandon et de souffrance, une blessure encore vive. L’utiliser comme une insulte politique banale minimise leur histoire tragique et la réalité de leur engagement.

La Logique Derrière l’Attaque Politique

En politique, l’utilisation de termes choquants est souvent une stratégie pour attirer l’attention et susciter la controverse. Quand De Villiers qualifie des politiciens de « Harkis du Rassemblement National ou du mouvement centriste », il ne fait pas référence aux Harkis historiques. Il utilise le mot pour dire que les élus de LR qui rejoindront soit le RN soit le bloc central ne seront que des supplétifs, des forces d’appoint dont on fera peu de cas après avoir utilisé leur renfort. Mais cela peut insinuer que ces politiciens ont déserté ou trahi leur propre camp, devenant des alliés de circonstance, ralliés à l’ennemi d’hier.

Cette rhétorique, bien que potentiellement efficace pour marquer les esprits et faire le buzz, est un pari risqué. Elle démontre soit une méconnaissance grave de l’histoire et des motivations d’engagements des harkis, soit un mépris délibéré pour cette souffrance, considérant que l’impact politique immédiat est plus important que l’offense.

 En visant une large audience pour son référendum sur l’immigration, Philippe de Villiers s’aliène potentiellement près d’un million de Français qui ont des liens directs avec cette histoire. Il est difficile de ne pas y voir une bévue politique majeure.

Nous apprécierons que lors d’une prochaine intervention grand public de Monsieur De Villiers, celui-ci rende un juste hommage à nos/ses compatriotes Harkis.

Depuis la publication de cet article, Philippe de Villiers a présenté ses excuses