Réflexion sur un article choquant publié par GEO…
Il y a quelques jours, le magazine GEO, en collaboration avec l’AFP Tunis a publié un article indigne de cette revue qui nous avait habitué à plus de sérieux. En 2002, GEO avait fait un numéro spécial documenté. Boussad Azni et Mohand Hamoumou avaient été interviewés (lire ici).
Dans le récent article la parole a été donné à Gilles Manceron qui réduit les Harkis à des bâtisseurs de maisons ou des tortionnaires ! C’est scandaleux ! Proche de Fatima Besnaci, dont il a dirigé la thèse, on aurait pu penser qu’il connaissait mieux l’histoire des harkis… Mais visiblement ses engagements politiques priment sur l’objectivité historique.
L’article reprend aussi l’accusation de « collaboration » en oubliant le contexte (l’Algérie c’était la France) et les raisons de l’engagement d’une majorité de Harkis : le refus du terrorisme du FLN pour s’imposer auprès de la population.
Quant à l’interview d’une dame qui se présente comme psychologue, elle devrait plutôt aller consulter un vrai psychologue pour soigner ses délires ! Elle affirme que les anciens Harkis et leurs enfants auraient honte de l’engagement avec la France ce qui expliquerait le silence sur leur histoire ! Comment peut on dire de telles bêtises ! Qu’il y ait eu quelques personnes dans ce cas, c’est possible. Mais ce n’est pas parce qu’une journaliste fille de harki a écrit dans son auto-biographie que, dans sa jeunesse, elle avait eu honte de son père, qu’il faut généraliser ! La très grande majorité des enfants de Harkis sont fiers de leurs pères qui ont eu le courage de s’opposer au terrorisme du FLN. Et ils leurs sont reconnaissant d’avoir pris les armes pour protéger leurs familles. Si pendant longtemps les Harkis ont tu leur histoire c’est parce qu’elle avait été falsifiée par une réécriture mensongère par le FLN et en France par l’intelligentsia de gauche qui avait soutenu le FLN.
AJIR a réagi (comme d’autres associations) auprès de l’AFP qui a modifié l’article dans sa version numérique. Mais pas la version papier déjà imprimée. Une procédure en justice pour propos insultants est donc engagée par une association.
Cela pose une question délicate : faut il parler d’articles mensongers ou diffamatoires ?
Le faire, c’est risquer de leur donner plus de visibilité.
Ne pas le faire, c’est risquer de laisser croire que c’est vrai puisque « qui ne dit mot, consent ».
La réponse est sans doute à adapter au cas par cas.