Nous recevons presque chaque jour des messages venant d’Algériens qui nous demandent de les aider à retrouver les documents prouvant que leur père ou grand père a servi dans l’armée française durant la guerre d’Algérie comme supplétif ou engagé ou même comme mobilisé durant une des deux guerres mondiales.
AJIR ne peut pas faire ce travail. Nous n’avons pas les moyens humains de faire des recherches dans les archives pour des demandes individuelles. Et ce n’est pas notre mission. Nous sommes une association de bénévoles qui se bat pour les droits de toutes les familles d’anciens harkis venues en France après l’indépendance.
Nous connaissons le sort dramatique des familles de harkis restées en Algérie après l’indépendance, soit par choix soit par refus de la France de les rapatrier. Les témoignages que nous recevons d’Algérie de la part des enfants d’anciens Harkis sont émouvants. Ils disent les brimades et exclusions vécues. Mais 60 ans après, il n’est pas possible pour une association quelle qu’elle soit de répondre aux demandes de visas ou de nationalité française des enfants ou petits-enfants restés en Algérie.
Même si on a la preuve que le père ou le grand père a servi dans l’armée française cela ne donne pas droit automatiquement à la nationalité française. En effet, la loi du 13 avril 1962 a fait perdre la nationalité française à compter du 1er janvier 1963 à toute personne « de statut civil de droit local » c’est-à-dire tous les Arabes et Berbères d’Algérie qui n’étaient pas naturalisés. Donc, le fait d’être né en Algérie française avant le 3 juillet 1962, date de l’indépendance algérienne, ne donne pas non plus droit à la nationalité française.
C’est pourquoi les anciens Harkis, bien que depuis 1958 ils étaient tous citoyens français et alors même qu’ils ont servi la France, ont du à leur arrivée en métropole faire une déclaration récognitive de nationalité.( Ce qui est honteux de la part des gouvernants de l’époque, mais c’est un autre sujet)
Le site du consulat de France à Oran répond clairement aux questions qui nous sont souvent posées d’Algérie par des enfants ou petits enfants d’anciens combattants. Il indique que « l’enfant étranger d’un ancien combattant de l’armée française n’a pas de droits particuliers, que ce soit pour l’obtention d’un visa d’entrée ou d’un titre de séjour en France ou pour l’acquisition de la nationalité française (sauf exceptions pour l’orphelin du militaire décédé, sur proposition du ministère de la défense) ». Article du Consulat à Oran consultable sur ce site (ici).