Le 19 mars 2022 se sont déroulées à Lyon (Saint Priest) les rencontres nationales d’AJIR avec des intervenants de qualité, des échanges intenses et respectueux et de nombreux participants venus des quatre coins de la France (Est, Nord, IDF, Normandie, Auvergne, Occitanie, Sud-PACA et bien sur de Lyon et ses environs) qui sont repartis satisfaits et un peu « frustrés » que cela ne dure pas plus longtemps !
Ces rencontres ont commencé fort dès le matin. Après un accueil chaleureux du Maire de Saint Priest, Gilles GASCON, et une présentation rapide du programme de la journée par le Président d’AJIR, Mohand HAMOUMOU, c’est la première table ronde qui démarre : « En 2022, militer encore pour les Harkis ? » Parmi les moyens d’action, les procès peuvent ils être efficaces?
L’exposé extrêmement intéressant de Samuel Deliancourt (Magistrat à la Cour d’Appel de Lyon et Maître de conférences à la faculté de Droit de Lyon) a beaucoup intéressé la salle et suscité de nombreuses questions. L’intervenant y a répondu de bonne grâce et a tenté de faire comprendre que les actions en justice contre l’état étaient assez contraintes par la jurisprudence du Conseil d’Etat.
A l’issue de ces échanges on comprend clairement que celles et ceux qui écoutent ceux qui les engagent à payer des frais d’avocats pour lancer des procédures contre l’Etat risquent de ne jamais gagner un euro, la prescription quadriennale étant désormais systématiquement opposée. Il a également expliqué sur quoi s’appuyer les sommes proposées par la loi.
Après une pause déjeuner bien méritée autour d’un buffet, la reprise avec les actions d’AJIR et ses représentants régionaux qui se sont présentés à tour de rôle en expliquant le pourquoi de leur implication et de leur engagement avec AJIR avec des moments d’émotion intense pour les jeunes responsables que la salle a beaucoup applaudis…
Puis ce fut la seconde table ronde consacrée à : Une loi et après ? Questions juridiques et politiques.
Une ancienne avocate et juriste, Christine Benzouaoui – Sanzun, et un docteur en droit public, Pierre Aberkane, se sont évertués à décortiquer la loi votée le 23 février 2022 et les implications qu’elle comporte vis à vis des futurs bénéficiaires. Là aussi les questions de la salle ont été nombreuses et pertinentes. Pris par le temps les organisateurs ont abrégé les échanges entre les invités et la salle quitte à mécontenter certain(e)s…
La troisième table ronde s’articule sur : 19 mars 62-19 mars 2022 60 ans après, reste-t- il encore des zones d’ombre à éclairer, des responsabilités refoulés à assumer, un passé à dépasser ou à sublimer ?
Avec Georges Marc Benamou (en visio), producteur du documentaires « C’était la guerre d’Algérie »; Yves Sainsot, président de l’ANFANOMA la plus ancienne association de rapatriés; Roger Saboureau, ancien officier et secrétaire de Secours de France et Denis Kremer, médecin et auteur du livre « Psychanalyse d’une déchirure ».
Les invités à cette table ronde ont évoqué avec une émotion non feinte des souvenirs personnels et les évènements traumatiques liés à cette page sombre de l’histoire de France. Les échanges avec la salle ont été brefs (toujours le temps et les problèmes techniques pour la visio) et emprunt d’émotion notamment à propos des traumatismes qui guident les réactions de certain(e)s lors des réunions.
Et enfin pour terminer et avant de poursuivre les discussions autour du verre de l’amitié la conclusion du président d’AJIR qui s’est félicité de la mobilisation des responsables et des adhérent(e)s pour faire de cette journée un succès indéniable. Il a également remercié toutes et tous les bénévoles qui ont œuvré pour bien accueillir les participants de ces rencontres qui méritent d’être renouvelées périodiquement… Des réunions régionales auront lieu à Mouans-Sartoux (le 26 mars) et à Mende le 7 mai.