Le 31 octobre 2025, AJIR a publié une déclaration relative aux propos prononcés par le Député Abdelkader LAHMAR lors d’une séance budgétaire à l’assemblée nationale.

L’absence de réaction des autorités, au premier chef desquels la Présidence de l’Assemblée nationale mais aussi du Premier Ministre et des Ministres concernés sans oublier la moindre repentance de l’élu dont il s’agit, plus de 10 jours après la survenance des faits suscitent toujours autant d’indignation, de colère et d’incompréhension auprès des Harkis et de leurs familles, au point aujourd’hui de fragiliser, voire de nourrir la crainte d’entamer notre cohésion sociale

En effet, les propos tenus par le député Abdelkader Lahmar (LFI) assimilant le terme « harki » au mot « traître » constituent une atteinte directe à l’honneur des harkis et de leurs familles.

Il ne s’agit pas d’un dérapage isolé mais d’une insulte grave, reprenant une terminologie forgée dans la haine, qui ravive volontairement des blessures encore tenaces. Ces propos, prononcés au sein même d’une institution républicaine, portent atteinte à la dignité de la République et affaiblissent la confiance que les citoyens placent en leurs représentants.

Dans une société déjà profondément fragmentée, où les fractures identitaires, mémorielles et sociales se creusent de jour en jour, le silence des autorités serait interprété comme une indifférence ou, pire encore, comme une caution implicite.

Ce silence serait lourd de conséquences. Il nourrirait l’incompréhension, l’amertume et le sentiment d’abandon au sein d’une communauté déjà meurtrie. Il fragiliserait davantage une cohésion nationale essentielle à l’heure où la France s’apprête à entrer dans une nouvelle séquence démocratique, marquée par des élections déterminantes pour l’avenir du pays.

Or, l’honneur des harkis ne souffre aucune ambiguïté :
– ils ont servi la France sous engagement militaire ;
– ils ont payé un prix humain et historique que la République a reconnu ;
– leur mémoire fait partie intégrante du récit national

Nous vous demandons donc, avec gravité et responsabilité :
– une condamnation publique ferme et sans équivoque des propos tenus par le député;
– La mise oeuvre des sanctions relevant du pouvoirs de la présidence de l’assemblée au titre du règlement intérieur notamment;
– une réaffirmation claire du rôle des harkis dans l’histoire de France et de la place due à leur mémoire.

La République ne peut tolérer que des discours de haine trouvent refuge dans ses institutions.

La cohésion nationale ne peut se construire sur le mépris, ni sur le mensonge.

Madame la Présidente, Madame la Ministre,

Votre parole peut apaiser, préciser, réparer. Votre silence, lui, pourrait ouvrir la voie à un climat dont personne ne peut prévoir l’issue.