La guerre d’Algérie, comme toutes les guerres a produit son lot de morts, d’horreurs, de blessés et de traumatismes psychiques. Parce que c’était aussi une guerre civile à bien des égards où la violence terroriste contre les civils fût l’arme la plus utilisée, parce que la France n’a pas su protéger les Harkis de la barbarie d’après le cessez le feu au mépris des accords d’Evian, de nombreux harkis et leurs familles furent durablement traumatisés et ont transmis des traumatismes à leurs enfants. Lors du colloque organisé par AJIR au Sénat, Boris Cyrulnik avait rappelé les mécanismes de transmission des traumatismes.
Hélas, pour ceux qui purent fuir les massacres en 1962, l’accueil en France ne fut pas à la hauteur de leur engagement et des souffrances endurées. La mise à l’écart et l’absence de soutien psychologique ont conduit beaucoup vers l’alcool, le mutisme et parfois le suicide. Même si la grande majorité a su faire preuve de résilience et surmonter les épreuves, les traumatismes liés à la guerre et au déracinement continuent de produire des effets dévastateurs dans des familles. Des études portant sur les traumatismes subis par des Harkis et transmis à leurs enfants s’intéressent à cette facette de l’histoire…
L’une « Harkis et fils de harkis : le trauma et sa transmission » de M.B. Bensekhar et N. Guernou a fait l’objet d’un article paru dans L’Information psychiatrique • vol. 93, n ◦ 2, février 2017.
Ces études sont consultables en cliquant sur leurs titres respectifs.
Signalons aussi l’article inédit de K.D. BOUNEB, anthropologue et psychanalyste, intitulé « Harkis et blessures psychologiques », consultable sur notre site.