Comme cela a été relaté dans la presse et sur ce site, après de multiples et vaines recherches engagées depuis de longues années auprès des services de l’État et de la Commune de Rivesaltes pour localiser le « cimetière sauvage » du camp de Rivesaltes, les familles se sont récemment entendu dire que de leurs enfants que les dépouilles ont été déplacées dans les années 80 mais à ce jour, sans aucune traçabilité du service d’état civil de ces opérations d’inhumation ou d’exhumation de 146 corps.

Sous des prétextes fallacieux, tout le monde se renvoie la balle sur les responsabilités des administrations. Le maire de Rivesaltes « avoue ne pas se souvenir de cette affaire », sans fournir le moindre acte de traçabilité, ni la moindre archive relevant  pourtant du contrôle de légalité…

La colère grandit donc, chez Ali Amrane, Marie Gougache, Ghalia Thami, Ahcene Arfi, Rachid Guérirène, Hamid Taïbi, et d’autres enfants de Harki concernés. Plusieurs familles se sont regroupées dans un collectif, informel pour l’instant, pour partager de l’information et coordonner leurs efforts afin de réclamer toute la lumière sur ce dossier épineux…

La colère est palpable et tout à fait compréhensible…

Cette funeste affaire montre soit du laxisme de diverses administrations, soit une opacité comme pour protéger un dossier montrant des agissements condamnables… dans le droit fil des conditions de vie indignes subis par les 21 000 Harkis parqués dans le camp de Rivesaltes dans des conditions honteuses qui ont conduit à une une surmortalité infantile dramatique.

Les familles de Harkis qui ont été touchées par ce drame de la disparition de leurs proches, n’entendent pas baisser les bras, les uns ayant perdu un proche, les autres un fils, un frère ou une sœur en bas âge morts de maladie, de froid ou de malnutrition dans des conditions ignobles!

C’est en tous les cas dans ce contexte absolument indigne, que ces familles s’organisent pour avoir prochainement des explications des autorités municipales de Rivesaltes et de la Préfecture de Perpignan qui les a convié à une prochaine réunion.

En attendant que toute la lumière soit faite, les familles abasourdies demandent les certificats d’inhumation et d’exhumation de tous leurs proches, et réfléchissent à des actions en justice contre les responsables de cette situation.

Nous reviendrons sur cette affaire selon son évolution. 

Jean Pierre Behar, membre du collectif des associations de Harkis des Alpes Maritimes

Voir article de Nice Matin